Un pouvoir ? Tu n'en as aucun, outre ton don pour t'attirer des ennuis. Tu es ce qu'il y a de plus banal à tes yeux et pourtant tu devrais en être fier. Tu fais partie de ces gens au sang pur, de cet élite de la société, les humains purs.

Tu n'es plus que l'ombre de toi-même, tu as presque du mal à te regarder devant le miroir. Tu fuis ton propre regard tellement tu as honte de ce que tu es devenu. Les jours où tu était ce garçon charmant, créatif, enjoué et heureux sont loin, très loin même. Tu ne sais plus exactement quand tout ceci à commencer, ton esprit est la plupart du temps beaucoup trop embrumé par ce que tu consomme pour faire taire cette douleur sourde qui te détruit petit à petit, sans parler de ces voix cinglantes qui te hantent dès qu'elles en ont l'occasion. Completely addicted. Tu es accroc, accroc à ce paradis artificiel qui rend le monde tellement plus beau, tellement plus vivable. Le choc n'en est que plus térible lorsque tu te réveil, pleinement conscient, de retour dans le monde normal, de retour dans ce cauchemar qui s'est fait une place de choix dans ta vie.

Tu n'as plus de fierté, plus d'estime de toi-même. Tu es un déchet, une vermine à exterminer. Du moins c'est ce que tu penses de toi-même. Parfois tu te dit que tu serais probablement mieux dans l'autre monde, mais tu n'as pas le courage d'en finir, quelque chose en toi t'en empêche. Peut-être qu'au fond de toi, une parcelle de vie tente de reprendre le dessus sur tout le négatif qui t'entoure, une partie de toi qui cherche à s'en sortir. Malgré tout, tu reste attentif aux besoins des autres et tu t'oublie souvent à leur avantage. Affectueux, tu comble ton besoin d'être aimé et de recevoir de l'attention en faisant les trottoirs, c'est aussi ta seule façon de faire de l'argent. Assez pour vivre... ou plutôt, pour survivre et payer pour un accès garanti à ton paradis artificiel. Tu arpentes les rues, comme un fantôme, une âme en peine. Peut-être un jour tes pas te mèneront-il vers la personne qui t'aidera à sortir de cet enfer dans lequel tu t'enfonce un peu plus chaque jour, ou peut être qu'au contraire tu trouvera quelqu'un à entraîner avec toi vers le fond.

Tu préférerais oublier. Tout oublier de ton passé, de ta famille. Cette famille désormais brisée en miettes. Anéantie.  

Dire qu'il y a plusieurs années, vous étiez heureux, soudés. Puis les choses se sont gâtées alors que ton frère et toi avez vieillit. Jumeaux à la naissance, vous étiez inséparables. Où l'un allait, l'autre y était, c'était inévitable. Puis vous avez grandit, pris de l'âge. L'école, les amis, les relations amoureuses... tout ce qu'il fallut pour que vos chemins se séparent. Tu as bien essayer de le retenir, de rester proche de lui alors qu'il s'éloignait lentement. Tu était rester le jeune homme réservé, doux et créatif que tu étais, lui prenait en caractère, devenait distant et commençait a définitivement attirer filles et garçons à lui, collectionnant les relations amoureuses, c'est aussi à ce moment qu'il pris plaisir à choquer les gens, commençant à se travestir pour choquer, puis y prit définitivement goût. Les choses se sont envenimées entre vous alors que tu le confrontait, tentant de lui ouvrir les yeux, de le ramener sur le droit chemin, de le ramener à toi car oui, tu ne pouvais t'empêcher d'éprouver de la jalousie envers ces personnes qui passaient dans sa vie, dans son lit. Celles qui avaient son attention, son affection, même si ce n'était que pour un moment. À force de prises de bec a ce sujet, ton frère en vint à la violence physique, devenant de plus en plus colérique et agressif. Au dessus de ses affaires, son attitude de princesse pris de l'ampleur, les autres commençant à craindre sa tyrannie à l'école. Ils n'y avait plus que deux types de personnes au sein de vos camarades de cours, ceux qui lui lèchaient es pieds et ceux qui le craignait. Il ne restait plus que toi pour lui tenir tête et le ramener à la réalité. Mais tu failllit à cette tâche. Lamentablement.

Tu t'étais interposé entre lui et un élève plus jeune que vous alors que ton frère s'amusait à intimider. Ce fut la fin entre vous deux, ce qui brisa définitivement votre relation, du moins sa réaction face à ton affront.

Tu ne vis pas les coups venir, tu ne t'y attendais pas, qui s'y serait attendu ? Tu ne te souviens toujours pas de ce qui s'est passé ensuite, c'est un grand trou de noirceur dans ta mémoire. tout ce qu te reste comme souvenir de cet événement fut ton réveil à l'hôpital et le visage ruisselant de larmes de soulagement de ta mère. Qu'est ce qui s'était passé, où étais-tu, où était-il ? Plusieurs semaines s'étaient écoulées avant que tu ne reprenne conscience, sans que tu ne t'en soit aperçu. Tu appris que tu avais été dans le coma pendant un moment, que ton frère était dans un centre de détention pour mineurs pour tentative de meurtre non prémédité et pour agression ayant causé des lésions. Globalement, ton frère t'avais battu à mort et les secours t'avaient réanimé pour te plonger dans le coma le temps que ton corps prenne des force. C'était un miracle que tu sois toujours en vie. Ton coeur se serra à cette idée. Votre relation était définitivement morte.

À ta sortie de l'hopital, tu avais été envoyé dans un centre de réhabilitation et ce fut le début de la fin. Depuis, ton corps est emprunt de douleur, reflétant la douleur qui ronge ton âme. Tu avais d'abord été accroc à tes anti-douleur, les enfilant l'un après l'autre pour faire taire cette douleur sourde qui s'en prenait à toi, te remémorant chaque fois ce qui s'était passé et la raison pour laquelle tu étais maintenant dans cet état. Tu regagna la maison après plusieurs mois, mais les choses ne furent plus jamais les même. La maison semblait vide sans lui, son absence avait laisser un vide dans ta vie comme dans ton coeur et ces voix qui ne cessaient de te chuchoter à l'oreille à quel point tu était une plaie pour ton entourage

Tes parents avaient bien tenté de t'aider, te faisant voir spécialiste sur spécialiste, intervenant, psychologues, psychiatres. Le diagnostique tomba, le choc des événements avec ton frère avait bien sur créé un traumatisme, mais avait aussi entraîner un débalancement de ta santé mentale : tu étais maintenant schizophrène. La médication qu'on te fila t'engourdit, tu vivait sur un nuage, un nouveau monde remplis d'arc-en-ciels et de licornes Les années passèrent, puis ton frère sortit de son incarcération, rentrant à la maison. Vos regards s'étaient croisés. Il n'était plus le même, dans son regard brillant une haine et un sadisme malsaint. Son retour fut trop pour toi et ton monde s'écroula de nouveau, ta médication te faisant défaut.  

Sombrant lentement, les anti-douleur et les anti-psychotiques ne furent bientôt plus suffisant pour t'apaiser. C'est à ce moment que tu avais commencer à prendre des drogues plus puissantes, fuyant la maison à plusieurs reprises. Puis, un matin alors que tu te réveillais au milieu des ordures dans une ruelles, tu eut tellement honte de ce que tu étais devenu que tu ne remit plus les pieds chez toi. La rue fut ton nouveau chez-toi et c'est de cette façon que tu avais sombré de plus en plus, que tu en était venu à vendre ton corps et ton âme pour une parcelle de paix.