Mère nature n’est pas vraiment la personne favorite d’Honey.

Pourquoi dire ça ici ?

Très simple, car la période où ses pulsions violentes incontrôlables vient en même temps que ses cycles mensuels.

La joie.

Pour le coup, elle préférerait encore avoir des chaleurs une fois par an en fin d’été.

Comme elle ne se contrôle absolument pas et qu’elle ne cherche pas à refréner ses pulsions violentes de ces moments-là, elle préfère partir en ermite le temps que ça passe.

Sinon, parce qu’il n’y a pas que cela, elle est capable de prendre à son bon vouloir la forme d’un bouquetin. Il n’y a que ses cornes qui ne veulent jamais disparaître.

Son statut lui permet aussi de reconnaître plus facilement une plante d’une autre et d’avoir naturellement des compétences d’escalade pas trop mal.

De plus, détail un peu osef, mais Honey est du coup un ruminant, elle a quatre estomacs et rumine. Son alimentation est composée de végétaux et surtout de beaucoup de sel.

Être sensible aux émotions des autres ne fait pas que l'on comprend mieux ces mêmes autres.

Non, bien entendu que non.

Tu aurais voulu y croire.

Tu y as cru un jour.

Seulement le temps t’a prouvé que tu avais tort. En plus, pour ne pas aider, ça n’est pas un super pouvoir.

Non, tu es simplement empathique, comprends les émotions des gens qui t’entourent, tentes d’y répondre, sais quand se taire ou quand il y a quelque chose à dire, mais jamais ça ne change vraiment quelque chose.

Les émotions contrôlent une part des gens.

C’est leur propre autodestruction sure du long terme.

Même les gens pragmatiques se font avoir par le démon de leurs émotions.

C’est une fin en soi, quelque chose que tout le monde se doit de comprendre.

La finalité de tout.

Comme le fait que tout ce qui naît un jour est voué à mourir un autre, c’est le cheminement logique du monde. Un cycle sans fin qu’on ne peut détruire et qu’on ne peut qu’observer encore et encore.

Cela ne change rien au fait qu’il faille avancer jour après jour.

Non, rien ne change.

Surtout pas tes idées.

Une fois quelque chose décidé rien ne t’empêche de le faire, même si tu tends mort les doigts ensuite.

De toute façon tu as raison.

Si tu as décidé de faire quelque chose après tes longues observations, c’est que c’était ce qu’il y avait à faire. Même si l’avenir te donne tort. Cet avenir n’a rien compris, tout simplement.

Pourtant tu ne sais pas ce que tu vises.

Enfin si, un peu.

Un but à tout.

Le but à tout.

Car tout à un but, la mort, la fin, mais avant qu’elle ait le but du reste ?

Aucune idée, alors tu cherches, accompagne les gens dans le deuil ou la recherche de soit naturel ou autre. Parfois autre. Toute aide demande trouve une réponse avec toi.

Pas forcément celle attendue, mais une réponse est offerte.

Toujours.

Sauf pour parler de toi.

Jamais de toi.

Même pour des choses simples, anodines, tu répondras toujours à côté de la plaque. Partira sur un autre sujet. Tout pour fuir les conversations sur toi.

Tu n’as rien à cacher, aucun remords, mais parler de toi est comme dire aux gens que tu leur donnes les réponses à leurs questions directement. Tu détestes ça, tout comme tu détestes qu’on réponde à tes questions sur les gens.

Tu as arrêté de les poser, c’est plus simple, mais parfois les réponses viennent tout de même.

Dommage, car tu préfères empalement observer.

Voir par toi-même.

Faire tes propres conclusions même si elles sont erronées.

C’est un jeu tellement amusant que d’imaginer une vie aux gens, d’écrire ses élucubrations et en rire plus tard quand on en apprend la réalité.

Un jeu comme un autre.

Le plus sain que tu es.

Tout ce qui t’appartient finit toujours n’importe où.

Ta vie, un bordel.

Rien n’a de sens, sauf pour toi.

Tu y vois une organisation parfaite, où, certes parfois, tu prends du temps à retrouver l’affaire, la note ou l’information en question, mais tout à une place à soit.

Une place à soit qui bouge au gré de tes humeurs, envie et pulsion.

Pulsion que tu ne refrènes pas. Tu te laisses porter par ton instinct. Lui fait une confiance absolue, même quand c’est là par maudite en toi qui parle. Jamais aucun remords ou regret de tes actes.

Non, jamais.

C’est la suite logique qui doit arriver.

Le but n’est pas encore connu.

Est-ce de ta faute ça ?

Tout plein d’histoire commence par il était une fois. Tout plein. Celle de ta mère par exemple commence ainsi.

Il était une fois, une pauvre dérivée bouquetin, dont la famille a été maudite il y a longtemps. On ne se souvient plus pourquoi. Une histoire dévotion mal donnée ou de pot de lait renverser.

Tout le monde à oublier depuis le temps.

La demoiselle, honteuse de sa condition jamais n’en parla et la cacha. Un jour, elle trouva un beau jeune homme, un hybride.

Ils tombèrent amoureux aux premiers regards, se marièrent et eurent un enfant, toi.

Un miel de leur sentiment, brave Honey.

C’est un beau conte de fées. Très beau, mais il y a un, mais dans toute cette histoire.

Jamais ta mère ne parla de son statut de dérivé.

Jamais.

Même pas à son mari. Le pauvre homme tomba de haut quand il apprit par toi votre condition à toi et ta mère.

Lui s’est enfui de la maison. C’est le mensonge qui l’a fait fuir, pas le côté maudit.

Il a voulu te prendre avec lui. Il a vraiment voulu, mais ta mère c’est opposé.

Tu as voulu le défendre. Avoir ton mot à dire.

Mais ce fut inutile, comme tout le reste.

Il est parti et ta mère a pleuré contre le monde pendant que toi tu as regardé l’immense gâchis de leur vie.

C’est ainsi que tu as commencé à chercher à plus en connaître sur les plantes pour soigner le mal de ta mère.

Une dépression sévère. Jamais ça ne fut guéri.

Elle se laissa mourir.

Une fin logique pour elle qui avait arrêté d’y croire.

Elle fut le premier corps que tu t’occupas à embaumer et mettre en terre. C’est de là que tu as voulu aider d’autre a faire le deuil de tout ça.

De cette fatalité qui entoure chacun.

Cela explique peut-être aussi de pourquoi tu veux rester détaché de tout.

Après ça tu as voulu revoir ton père. Encore une fois, mais il a refait sa vie.

Ça ne valait pas la peine de tout remuer encore. Alors tu as simplement continué le cycle de ta vie à la recherche de ton but dedans.

La réponse n’est pas encore là, mais ça va venir.

Enfin, tu espères.