Krónos thygátēr :

Le Temps… Une force mystérieuse et inconnue, qui pourtant réside dans chacun d'entre nous. Personne ne peut lui échapper. Ni les Hommes, ni les Dieux. Tout est régi par ce Temps, qui avance sans jamais s'arrêter, sans jamais revenir sur ses pas, ni prendre la peine de se retourner. Comme si les malheurs du monde ne l'intéressaient guère, son regard était toujours rivé vers l'horizon de l'avenir, le bout de la ligne qu'il suit, son présent étant de déambuler sur cette ligne sans fin, ne laissant que des traces de son passage au passé ainsi qu'un nuage qui s'épaississait un peu plus à chaque pas. C'est ainsi que tous ressentent le temps… Tous, sauf celle que la légende appelle la Krónos thygátēr, ou la fille du Temps dans notre langue.

Le pouvoir de la fille est bien évidemment lié à celui qu'on peut appeler son Père. Oh, son pouvoir n'est pas d’altérer le Temps lui-même, même la fille spirituelle de ce dernier ne pourrait arrêter son pèlerinage vers l'horizon. Je ne sais pas même pas si le Tout-Puissant arriverait lui-même à stopper le Temps. Non, le pouvoir de la Krónos thygátēr est de pouvoir modifier son temps… Une différence subtile, mais qui est pourtant primordiale. Si le Temps était comparé à l'eau, alors la fille le serait à un hydromancien. Il peut contrôler l'eau et son écoulement, mais ni la créer, et encore moins modifier ses propriétés. C'est son “don”. Elle ne marche non pas en cette entité qu'est le Temps, mais à ses côtés, comme une fille à côté de son père. Elle est donc sa propre entité, et elle n'a pas forcément envie de marcher vers l'horizon de l'avenir, à l'inverse de son Père, et il lui arrive souvent de s'arrêter en chemin, voir même de rebrousser son chemin…

L'explication simpliste pour que nous puissions comprendre la portée de son pouvoir est qu'elle ne peut contrôler uniquement le temps de son corps. On l'a dit capable d'accélérer ses réactions corporelles, ainsi que ses mouvements, tout en ralentissant les battements de son cœur. Ou encore, elle peut accélérer son vieillissement ou même inverser sa croissance. Le champ d'action indirecte de ses pouvoirs est énorme : soigner ses blessures en accélérant sa circulation sanguine, accélérer son esprit pour réfléchir aux actions prendre, ralentir son sang pour que du poison ne se propage pas dans ses veines… Nul ne sait toutes les applications possibles pour ces pouvoirs.

Mais aucun pouvoir est sans défaut. Même le “don” de la Krónos thygátēr possède des limites. Elle ne peut l'utiliser que sur sa personne. Elle ne peut donc pas faire vivre éternellement une autre personne qu'elle, la condamnant à la solitude sur le long terme. Mais elle n'était pas désemparée par cela, car son Père serait toujours là pour elle, ils vogueront les deux vers cet horizon. Elle devra juste courir pour le rattraper sur la durée qu'elle perd à rester sur place ou à revenir sur ses pas...

Ce n'est cependant pas la seule limitation. Une deuxième existe. Son œil droit devient aveugle dès que la fille utilise son pouvoir pour altérer son voyage vers l'horizon. Pire, il ne pouvait subir les changements temporels que la fille s'appliquait à elle-même… Son rôle était de rappeler à la fille que la seule destination était l'horizon… C'était un souvenir de son Père, qui ne voulait pas que sa fille s'égare dans les brumes du passé… Mais elle ne pouvait pas l'accepter. Pourquoi cet œil devrait lui rappeler l'avenir, et mourir petit à petit ? Elle n'était pas comme son Père, elle ne craignait pas le nuage du présent et la brume du passé. La fille chercha donc un moyen d'enlever cet œil de son corps sans risquer sa mort… Et un moyen lui tendit les bras. Elle se débarrassa de son œil.

Cependant, cet acte, au-delà de la douleur, était une erreur qui transforma son don en malédiction. En effet, cet œil mortel lui permettait de continuer d'observer l'horizon de son Père, mais une fois celui-ci disparu, elle ne pouvait plus retrouver le chemin vers sa destinée. Ainsi, elle perdit son sens de l'orientation, et elle finie par voguer dans l'infini du Temps, incapable de mourir, et finissant par dépérir à l'intérieur d'elle-même. Ne pouvant plus mourir, mais pas non plus vivre, elle était prisonnière à jamais de son pouvoir. C'est pour cela qu'il ne faut pas craindre la mort, car c'est une chose tout à fait naturelle, sans vie, il n'y a pas de mort... Et ne pas mourir est une malédiction terrible. Encore à ce jour, la Krónos thygátēr paye le prix de son arrogance, et marche dans ce monde qui n'est plus le sien.


Calista possède une fleur incrustée sur l'ancien emplacement de son œil droit. Comment est-elle arrivée ? Elle-même ne s'en souvient plus. Est-ce le début de la corruption de Yang qui commence à la toucher suite à ses confrontations contre les Terriens? Un parasite qui a profité de sa blessure ? Ou un symbole de ses nouvelles résolutions qui seront bien plus difficiles que prévues ? Tant de questions et si peu de réponses.

Ce qu'elle sait, c'est que cette fleur se nourrit de son sang, passant de blanc à rouge le plus la fleur se nourrit du sang de Calista. La fleur semble apprécier l'utilisation du pouvoir de l'intemporelle, et fait en sorte que celle-ci utilise constamment son pouvoir. Si elle ne l'utilise pas assez, la fleur relâche un poison dans les veines de Calista qui l'affaiblit, mais si elle l'utilise trop, la fleur pompe trop de sang, affaiblissant la mafieuse en plus de lui donner un mal de crâne. Quelle que soit la raison, elle finit toujours au bord de la psychose dès que les effets de la fleur rentrent en vigueur, surtout quand elle utilise trop peu son pouvoir.

Pour Calista, il est très simple de savoir quand la fleur est nourrie ou qu'elle à trop donné à la fleur. Le temps qu'elle est rose pâle, elle est dans la zone tranquille et sans soucis, mais plus elle tend vers le blanc ou le rouge, plus elle approche des zones dangereuses de la fleur. La conséquence à cela est qu'elle ne peut quasiment plus empêcher l'utilisation de son pouvoir, la condamnant à l'immortalité. Même une blessure ne suffirait pas à la tuer, car la fleur fait en sorte de forcer son hôte à se régénérer pour pas qu'elle meurt, en relâchant un poison qui rend la douleur des tortures ridicules comparés à ce que cela inflige comme dégâts au sein de Calista.

Prologue : Une promesse éternelle...

Dans les bords de l'île d'Ariesten, une jeune femme se tenait. Le vent soufflait, faisant danser les nuages et ses cheveux de la même manière. L'Éole lui caressait le visage alors qu'elle se tenait debout devant les rebords de l'île, regardant vers le bas, essayant de percer les nuages qui entours l'île pour apercevoir la Terre. Mais en vain. Comme une protection sacrée, les nuages ne quittaient jamais les rebords de l'île, la camouflant ainsi des yeux du bas, mais empêchant aussi ceux d'en haut d’apercevoir ce qui est devenu de la Terre qu'ils ont si longtemps quittée, bien que Calista doit être une des dernières à se souvenir du sol, de la beauté de ses paysages… Et de la destruction apportée par la guerre des dieux.

Elle était silencieuse, et immobile, presque comme une statue. Elle semblait perdue dans ses pensées, réfléchissants probablement à des choses que nuls autres ne pouvaient comprendre. Dans ses mains, bougeant au rythme du vent, se tenait un bracelet, qui était clairement ancien. Sur Ariesten, on dirait que ce bijou est une antiquité, un trésor de l'archéologie… Une archéologie limitée à un demi-millénaire. À vrai dire, il est très peu probable que d'aussi vieux bijoux existe encore sur l'île. Finalement, la jeune femme renferma son poing sur le bijou, comme pour le protéger de l'extérieur, avant de le ranger dans ses vêtements.

Au pied de la femme à la fleur, il semblait y avoir une sorte d'autel coupé en deux, comme si une partie était restée sur la Terre. Des yeux des personnes extérieurs, c'est une construction sans importance sans doute. Peut-être les restes d'un site anciennement religieux, ou bien une tombe du passé… Des ignorants aux yeux de Calista. Cet édifice en pierre est un symbole important pour elle… C'est la marque du jour où sa foi envers Ying à disparu, et que son objectif avait changé. Le moment où elle s'était jurée de faire tout ce qui était en son pouvoir pour retourner auprès des siens.

La jeune femme ferma les yeux, et inspira fortement, comme pour s'imprégner de l'air qui était une des rares choses que l'île partageait avec la terre, se plongeant alors dans ses propres souvenirs.


Chapitre I : Quand l'Eden devient l'Enfer

Elle se souvenait de ses jours de l'enfance, bien qu'avec le temps, la majorité de ses souvenirs avait disparu. Mais elle pouvait encore clairement voir le village pittoresque dans lequel elle était née et avait grandit, avec ses parents… Dont elle avait oubliée le nom avec le temps. Elle avait voulu s'en souvenir, mais son cerveau avait fini par les oublier avec le temps qui s'écoule. Toutefois, elle garde de merveilleux souvenir de sa vie ici. C'était un paradis verdoyant, où les humains vivaient en harmonie avec la nature. Elle s'y était fait des amis, elle chouchoutait des animaux, apprenait à aider ses parents à la ferme pour pouvoir passer l'hiver… Bref, une vie des plus normales. La technologie n'était pas si éloignée de celle sur Ariesten aujourd'hui… Peut-être que si la guerre n'avait pas eu lieu et que les progrès auraient continué, elle donnait juste environ un siècle de décalage technologie entre les deux. Mais comme toute la Terre, la guerre finie par gagner le havre de paix dans lequel elle vivait.

Peut-être qu'elle aurait dû mourir ce jour. Elle l'aurait probablement fait, si elle n'avait pas désobéi à ses parents. Proche de son village se trouvait des montagnes qu'elle adorait arpenter, pour y voir le monde d'en haut. Les temps dangereux que le monde connaissait avait contraint ses parents à interdire la jeune fille de partir seule dans les montagnes pour le plaisir, ayant peur que leur fille se fasse attraper et tuer par les monstres qui devenaient de plus en plus nombreux. Mais elle leur désobéissait souvent. Elle avait l'habitude d'utiliser ses pouvoirs qu'elle avait découverts, qui lui permette de contrôler son temps, pour s'éclipser sans que personne s'en aperçoive, monter rapidement sur le pic de la montagne, y rester une petite heure, écoutant la mélodie de la nature, avant de redescendre, la joie se lisant sur son visage.

Ce jour fatidique, elle était donc retournée sur le pic, et elle admirait les horizons, une fois encore. Cependant au bout d'une dizaine de minute, après avoir quitté son village quelques heures plutôt, essayant de monter pour une fois la montagne en n'accélérant pas son temps, elle remarqua une fumée noire qui s'élevait de la position de son village. En regardant avec plus d'attention les bâtiments qu'elle voyait en tout petit du haut de son perchoir, elle pu se rendre compte, avec horreur, que le village était en flamme. Elle pourrait même jurer d'entendre du haut du pic les cris d'horreurs que les villageois lâchaient, à moins que son imagination lui jouait des tours. Prise de panique, ma jeune fille se leva, et descendit, sans utiliser sans pouvoir, rejoindre son village. Cependant, dans sa hâte, elle glissa, et fini par tomber, s’assommant dans un petit ravin de la montagne.

Quand elle rouvrit les yeux, une douleur insupportable la poignant dans sa tête, la jeune fille se redressa péniblement et reprit sa marche. Ne faisant pas attention à la pénombre ambiante, la nuit étant tombée depuis, elle se hâta pour rejoindre son village, pour voir s'il était encore là. Elle se mettait même à espérer que tout ça ne soit qu'un rêve qu'elle à fait pendant son coma, que son esprit à fait en sorte de la réveiller pour pas qu'elle se fasse trop gronder par ses parents. C'est pour cela qu'elle activa donc son pouvoir, et se dirigea vers le lieu qu'elle a toujours connu… Mais la réalité est une terrible vérité.

Quand elle arriva, les cendres étaient devenues froides, tout comme les corps tués et mutilés des membres de son village. Elle resta de longues minutes interdites sur la petite colline, regardant horrifiée ce qu'il restait de son village. Puis elle avança. Un pas, puis un autre. Mais ces mouvements étaient devenus mécaniques, comme une poupée brisée. La jeune fille ne semblait plus être là, son âme ou son esprit s'était fermé à la réalisation du massacre. Après de longue minutes, elle arriva devant chez elle, et quand ses yeux virent ce qu'ils restaient de ses parents, l'orpheline eut un haut de coeur, et se mit à vomir tout ce qu'elle avait dans son estomac, alors que un râle de désespoir et que des larmes coulaient de ses yeux ? Combien de temps ça dura ? Une minute ? Une heure ? Elle ne s'en souvient plus. Elle sait juste qu'à la fin, elle n'avait plus aucune larmes à offrir à ses parents… Son corps fatigué et affaiblit, qui était devenue subitement froid, chercha du réconfort dans les ruines de sa maison… Ce fût sa première nuit désagréable, où la fille aux cheveux blancs ne se sentait pas en sécurité.

Le jour suivant, affamée, elle restait un temps dans son village, récoltant des ressources pour manger, puis essayer de rebâtir son village. Peut-être qu'elle pourrait attirer des gens, ou bien peut-être que si elle priait, les dieux lui ramèneraient ses parents, ou même son village entier ? Mais très vite, elle a dû partir contre son gré. Elle n'était pas la seule à avoir vu l'attaque, et les monstres des environs commençaient à se promener dans les environs… À son grand malheur, pour sa survie, car elle sait que ses parents ne voudraient pas la voir mourir, elle partit du lieu qu'elle avait toujours connu, et qui pourtant maintenant ne ressemblait à aucun de ses souvenirs, pour se plonger dans un monde hostile en guerre, avec lequel elle allait vivre désormais.


Chapitre II : Les fruits de l'amour

Un autre souvenir lui revenait dans son esprit. Des années avaient passé désormais. Elle ne sait plus réellement combien, mais pour elle, capable de maîtriser son propre temps, il ne servait plus à rien de compter les années qui passaient. Tout ce qu'elle sait, c'est que la douleur de sa perte d'enfance avait finalement disparue, ne laissant qu'un souvenir fort, mais plus amère désormais. Avec cette douleur en moins, et malgré la guerre qui fait rage dans le monde, le détruisant chaque jour un peu plus, les plaines verdoyantes ayant presque toutes disparues de la surface de la Terre, la jeune fille devenue femme c'était permis d'aimer à nouveau.

Lors de ses périples dans la Terre, cherchant un lieu pour y vivre en paix en attendant la fin du conflit, aidant ceux qui avaient besoin de son aide pour gagner sa vie comme elle le pouvait, elle rencontra un jour un dérivé dragon du nom de Silas. Leur première rencontre se fit dans le sang. Il avait perdu la raison, comme d'autres dérivés le faisait souvent, et Calista avait été payée pour le tuer… Mais elle ne le fit pas, le laissant en vie, mentant aux villageois, et le prit avec elle dans ses voyages, pour l'aider à calmer ses pulsions. Lui aussi était après tout un croyant de Ying, et les paroles de ce dernier qu'il avait dit à Calista alors qu'il pensait que cette dernière allait lui porter le dernier coup firent sauter le cœur de la jeune femme qui s'était longtemps fermée aux autres. Il lui fallut du temps cependant pour admettre que ce qu'elle ressentait était de l'amour pour le dérivé dragon.

Des années plus tard, après avoir voyagé et vécut moult d'aventures ensemble, Silas avoua ses sentiments pour Calista. Elle-même était venue à termes avec ses sentiments, et les non seulement accepter, mais le lui est a rendu. Sa première nuit avec lui a été mémorable, même celle qu'elle est aujourd'hui en rougit encore un peu devant ses merveilleux souvenirs, mais ils n'ont pas leur place ici.

Finalement, le couple trouva un endroit pour vivre tranquillement, avec une petite communauté, loin des guerres que le monde connaissait… Oui. L'île sur laquelle elle se trouve actuellement, c'est ici que le couple fonda leur foyer, et plus tard, leur famille. Quelque temps plus tard, elle était tombée enceinte, et avait naître au monde un enfant, une hybride comme son père. Ils lui donnèrent le nom d'Elpis. Espoir, dans une langue lointaine. C'était leur étoile, et pendant des années, ils vécurent heureux ensemble. Difficile à croire que la femme qui aide la Mafia dans l'ombre était à une époque une mère attentionnée. Ou peut-être pas, nombreux sont ceux qui ont connu les marques d'affections de Calista dans sa vie sur Ariesten, malgré elle.

L'enfance d'Elpis était souvent marquée par son rire contagieux, qui la contaminait, elle et Silas. Mais bien qu'elle voulût lui donner le meilleur de ce qu'elle avait, elle entraînait sa propre fille à savoir se défendre, car elle sait au fond que rien n'est éternel. Même elle ne l'est pas. Ni son ancien village ne l'était, et Calista n'avait pas envie que sa fille subisse le même traumatisme qu'elle a portée toute sa vie. Mais malgré ses pensées, pour la première fois depuis longtemps, Calista se reposait au côté de sa famille ; profitant d'une félicitée qu'elle désirait depuis bien longtemps. Par exemple, vers les huit ans d'Elpis, elles construisirent toutes les deux un édifice en pierre, pour marquer dans le monde leur bonheur.

Mais toute chose à une fin, et pas forcément celle que l'on espère, ou que l'on pourrait croire.

Ce jour-là, Silas et Elpis était partie plus long, car le père voulait apprendre à sa fille comment utiliser son hybridité, pour profiter des pouvoirs que son sang lui octroyait. Calista elle était restée en arrière, s'occupant des environs pour les garder habitables. Mais c'était de plus en plus difficile, la corruption de la Terre atteignait des niveaux critiques. Elle se demandait même si changer d'endroit de vie n'était pas la meilleure solution, car les monstres devenaient de plus en plus fréquent. Mais elle abandonna très vite ses pensés, quand de l'édifice de pierre, elle remarqua de loin que son mari et sa fille revenait de leur entraînement. Évidemment, elle les salua de loin avec un grand sourire, alors que sa fille elle se précipitait vers sa mère. Calista écartait déjà les bras, et alors qu'Elpis sautait en l'air pour atterrir dans les bras de sa mère, elle se prit une chose invisible, qui la fait tomber en arrière et sur les fesses, se tenant le nez. Au début, la jeune mère riait, pensant que c'était un tour que son père lui avait apprit, mais quand elle vit le sang couler du nez de sa famille, Calista s'approcha, inquiète pour sa fille… Et quand sa main se tendait vers elle, elle rencontra un obstacle.
Silas arriva bien vite derrière, remarque la surprise de sa femme et l'état de sa fille. Mais avant qu'un des trois plus se poser la moindre question, un tremblement se fit ressentir, qui fit tomber Calista à terre. Très vite, elle remarqua qu'elle était la seule à ressentir les vibrations. Soudain, une fissure énorme, qui coupa en deux l'édifice de pierre, apparus de nul part, séparant les membres de la famille. La femme chercha un moyen d'atteindre sa propre famille, mais avant qu'elle ne le put, elle sentit de nouvelles vibrations, et à leur grande surprise, le sol où Calista se trouvait commençait à s'élever, laissant les deux autres sur cette Terre.
Elpis, voyant sa mère s'élever, essaya de l'atteindre, comme son père, en vain. Calista elle, semblait courir le long d'un mur invisible pour trouver une faille, pleurant comme sa fille qui était séparée de sa mère. Elle ne pouvait pas l'accepter. On lui volait une nouvelle fois son bonheur, et elle en voulait pas ça. Elle hurlait de rage, essayant de briser la barrière, mais en vain. Elpis et Silas ont commencés à se transformer en dragon pour suivre l'ascension de l'île qu'on appelle aujourd'hui Ariesten. Silas essayait de rassurer Calista, mais rien n'y fait, aucuns ne trouva un moyen de rejoindre l'autre. L'île grimpa dans le ciel, à des hauteurs que Silas et Elpis ne pouvait plus suivre… C'est ainsi que se fit leurs adieux, dans la hâte, ce jurant de se trouver par quelconque moyen. Ils sont un dernier faux câlin ensemble, alors que chacun pleurait… Avant que Silas et Elpis durent laisser l'île s’envoler hors d'atteinte de leur hybridité.

C'est la dernière fois que Calista vit sa fille et son mari, alors que les larmes floutaient sa propre vision.


Chapitre III : Naissance de la Famille et de l'ombre de la Mafia

Au début de l'île d'Ariesten, alors que la plupart des gens commençaient à construire ce qui serait plus tard la ville principale de l'île, et que les rares croyants en Yang était prit en charge, Calista elle était en pleine dépression. Elle avait vu sa propre famille disparaître devant ses yeux, sans qu'on lui demande rien, en échange de quoi elle avait été admise dans le Paradis… Elle ne pouvait pas l'accepter. Elle n'avait rien demandé, exceptée être avec sa famille. Et soi-disant que ce Sauveur avait sauvé les personnes de l'île de la corruption, on lui était infiniment reconnaissant ? Et sa fille ? Et son mari ? Il n'aurait pas pu attendre une minute de plus ? Non, c'était trop demandé ?

C'est ainsi que pendant de longues années, Calista n'était plus qu'un fantôme d'elle-même, s'investissant peu dans l'île, et petit à petit, faisant naître en elle une haine pour le dieu qui l'avait sauvé elle, mais pas sa famille. Pour elle, Ying n'était pas un Sauveur. Entre rester en bas, avec eux, et ici, seule, son choix était vite fait. Bien évidemment, les autres ne pouvaient pas comprendre une telle idée. Mais eux, ils n'avaient pas été coupés de leur famille sous leurs yeux… Une seconde aurait été assez pour faire passer les deux… Et elle ne l'a pas eu, alors qu'elle était sûre d'avoir prié Ying pour l'avoir.

C'est peut-être le fait d'être désabusé des dieux qui l'ont, à ses yeux, trahis, qui l'a poussé, des années plus tard, à rejoindre une bande de criminelles, qui profitait de l'île et de sa nature d'ordinaire assez bonne. Un groupe de criminelle du village, qui petit à petit, voyant l'île se développer, et eux avec, est devenue l'organisation que ses membres appellent la Famille, et que les personnes extérieures à celle-ci à nommée Mafia. Oui, elle était là, lorsque le premier Parrain à annoncer officiellement la création de l'organisation, qui est en bientôt vieille d'un demi-millénaire.

Au début, Calista était un membre comme une autre, de temps en temps un agent double, d'autres elle offrait les protections de la mafia aux commerçants… Mais les années avançaient, et plus la première génération vieillissait. Tous, sauf elle, bien évidemment. Son don si particulier lui valut l'attention du Parrain, qui la convoqua dans son bureau. Ce dernier, au début, souhaitait que Calista reprenne son flambeau, étant destinée à devenir non seulement la plus ancienne des mafieuses, mais celle qui avait le plus d'expérience. Sous son règne, le Parrain se disait tranquille quant à la continuité de la Famille.

Mais elle refusa. Ce n'était pas bon pour la Mafia d'avoir un chef éternel. Il valait mieux des Parrains qui avaient de l'ambition, des individus qui prendraient des risques pour faire progresser la Mafia. Le changement de dirigeant était important pour permettre à la Famille de progresser, et de ne pas stagner sur elle-même. Oui, à cette époque, Calista était déjà investi dans la Famille, et elle, ayant vécu longtemps, voyait bien plus loin dans le futur que le Parrain actuel, sur son lit de mort. Cependant, le Parrain, était déterminé à faire de Calista son successeur, bien qu'il était pris de court par son refus. Qui oserait décliner l'offre de devenir le prochain dirigeant de la plus grande bande de criminelle d'Ariesten ?

Elle. Calista osa. Car elle ne souhaite pas devenir une figure importante. Car ça serrait contraire à ses objectifs. Devenir une ombre, invisible aux yeux de tous, voilà ce qu'elle voulait. C'est pour cela qu'elle proposa au Parrain mourant de plutôt devenir un agent directement lié aux Parrains. Répondant uniquement à ses ordres, un fantôme qui hante l'organisation, et qui élimine ceux qui ne veulent pas le bien-fondé de l'organisation. Cela voulait bien évidemment inclure les Parrains indignes de leur position. La proposition lui plaisait, car à ses yeux, elle restait une gardienne de la Famille, une qui s'assure que celle-ci continue d'étendre sa domination sur l'île. Il lui donna ainsi sa première mission. Le tuer, et faire passer cela pour un meurtre d'un des deux prétendants. Ainsi, elle pourrait déjà commencer son rôle. Elle le fit, mais de suite. Elle invita d'abord un des deux prétendants dans la chambre du Parrain. L'élu avait un gros sourire de vainqueur sur son visage, car pour lui, ça voulait dire qu'il était le successeur… Quelle fut sa surprise quand on lui mit sur le dos le meurtre de son parrain, tuer par Calista grâce à ses pouvoirs sur le temps.

C'est dans le sang du premier Parrain que l'Ombre de la Mafia naquit… Et c'est ainsi qu'elle développa son propre réseau en parallèle, jusqu'à la prise de pouvoir de Nyx, où tout changea du jour en lendemain pour elle.


Épilogue : … qui n'attend que le futur

Calista ouvrit les yeux. Le vent s’était calmé, rendant les nuages autour de l’île aussi immobile que l’eau des océans. Oui, sa vie était, depuis son arrivée sur Ariesten, immobile, stagnante. Non, elle ne vivait même plus, elle s’était tout simplement arrêtée, comme une machine. Même la famille des Goldenseat, qui avait fini par disparaître dans un attentat des Terriens, avec qui elle avait tissé des liens proches de la famille, malgré leur affiliation avec le monde du crime.

Oh, elle avait été dans une colère noire, une colère qui était presque égale à celle envers Ying quand il lui avait enlevé sa famille sans son consentement. Elle avait donc éliminé d’elle-même le groupe des Terriens qui avaient osé porter atteinte à la Famille… Mais à celles qu’elle considérait aussi comme ses filles. Cependant, sa rage l’avait aveuglé, et elle était tombée dans un piège… Un piège qui lui a coûté beaucoup… Mais peut-être que cela la libérée au fond, des chaînes de son passé qui la retenait.

La femme éternelle portait sa main sur son visage, touchant de la main la fleur qui avait prit la place de son œil quand celui-ci fut crevé par les Terriens, qui avaient réussit à la touchée. Une forme de la corruption de Yang qui commençait à l’atteindre après toutes ces années, où elle avait réussi à ne pas se faire dicter par les pulsions sombres du Destructeur vu qu’elle est née sur Terre, ou bien l’arme utilisée était particulière ? Peut-être était-ce même autre chose, une chose qu’elle ne pouvait pas comprendre. Mais elle vivrait avec cette fleur quoi qu’il arrive, car ironiquement, l’éclosion des pétales de celle-ci montre aussi le fait qu’elle ne décide de ne plus s’arrêter sur son passé, et qu’elle porte son unique regard vers le futur.

C’est pour ça qu’elle était là, peu avant sa réunion avec Nyx pour prendre le commandement de réseau de prostitution de la Mafia sous son aile pour aider la Famille. Elle devait d’avoir se détacher de son ancienne famille. Elle prit une grande inspiration, et d’un coup de pied déterminé, elle envoya valser dans le vide de la Terre la stèle qui se tenait jusqu’à là sur l’île, la dernière preuve de son ancrage dans le passé, serrant dans sa main son bracelet. Elle regarda la pierre chuter jusqu’en bas de l’île, disparaître dans les nuages, accompagnée par une larme solitaire. Sa dernière larme pour son elle du passé.

Finalement, la jeune femme aux yeux écarlates tourna les talons, alors que le vent commençait de nouveau à souffler, soulevant ses vêtements au gré des caresses du vent, comme pour signaler que finalement, Calista bougeait de nouveau, après avoir bloqué pendant des années sur un point fixe. Que ce soit pour le meilleur ou pour le pire, elle s’était jurée à la destruction de la famille Goldenseat de ne jamais refaire les erreurs qu’elles avaient déjà fait trois fois dans sa vie. Il était temps de tourner la page…

À suivre IRP...