Placé sous le signe de Cancer, Hermès possède naturellement le don de guérison. Pouvoir qu'il manie avec habilité, même s'il lui en coûte parfois. Il n'est pas sans ignorer que le refus de guérir un humain a des répercutions physiques sur lui et s'efforce ainsi de se montrer clément en venant en aide aux habitants d'Ariesten, quelques soient leurs travers.
Il a pleinement conscience qu'abuser de ce dernier pour soulager des maux bénins peut également se révéler être une activité dangereuse. Hermès, sous les conseils d'autres gardiens Cancer, tâche ainsi de faire de son mieux et de contenter tout un chacun en prenant soin de lui par la même occasion.
- SI TU VEUX COMPRENDRE, LIS-MOI :
Je vous conseille vivement de lire d’abord l’histoire et ensuite le caractère. Pour faciliter cela dit la lecture, voilà les points clés ou un léger résumé concernant Hermès :
✗ - Hermès est un personnage né du roman à succès de fiction de Loline I. Edenfield.
✗ -Loline a un jour rencontré un gardien Cancer qui l'a énormément inspiré. Suite à cette rencontre, elle décida de donner à Hermès, qui jusque-là était un humain sans don dans son livre, le même pouvoir que celui du gardien qui l'avait protégé. Mot pour mot.
✗ -Le pouvoir de Loline consiste à réaliser ses vœux, pourvu qu'elle donne quelque chose d'équivalent en retour. C'est en formulant un vœu miraculeux qu'elle donna vie à Hermès sur Ariesten, dans le temple dédié à Cancer.
✗ -Le vœu a été exaucé à l'instant même où une portée de douze gardiens est née. Si le gardien Cancer que Loline a rencontré a été mis sur sa voie par la volonté divine de Cancer et que son vœu a été réalisé à l'exact instant où les Douze choisirent de gratifier Ariesten de nouveaux protecteurs, on peut penser que le vœu s'est mêlé à la volonté divine, donnant naissance à un gardien cancer dans le temple de ce dernier et possédant des souvenirs confus issus du livre de Loline.
✗ - Hermès nait avec les souvenirs du Hermès à la fin du tome 5. Le dernier paru, donc. Même si l'origine (ce que je ne précise ni dans l'histoire, ni dans le caractère) c'est un garçon assez grand pour son âge, au corps athlétique, aux cheveux blonds lisses et aux yeux vert d'eau, il apparaît avec l'apparence de son meilleur ami Elio, car il s'agit du corps dans lequel il se trouve à la fin du tome. Elio qui contrairement à lui, était plutôt petit avec des cheveux bruns bourrés d'épis et un regard azuré.
✗ -J'ai raccourci au maximum (lol wat gurl) l'écriture de l'histoire en omettant de grosses parties. (des tomes quoi) Au besoin, je pourrais expliquer plus en détails et de façon moins romancée ce qu'il se passe dans le livre pour les intéressés. Et pour les autres, je vous laisse avec une histoire à trous qui se verra peut-être un peu comblée inrp.
✗ -Du reste, bonne lecture et navré du récit bien trop alambiqué !
▬▬▬▬▬▬▬▬Il y a quelques années de cela, il vous est peut-être arrivé de nonchalamment voguer entre les rayons d'une librairie pour que finalement un livre au titre mystérieux ne pique votre attention. « Incorporel » Vous vous en saisissez, peut-être plus par curiosité qu'envie. L'espace d'un instant vous détaillez l'illustration de la couverture, puis vos yeux s'appliquent à naturellement chercher qui pouvait bien en être l'auteur dans le coin inférieur droit, sans que le nom ne vous dise rien. Vous avez peut-être d'abord ouvert le livre pour le feuilleter rapidement du pouce, humant l'odeur si particulière de l'encre et du papier. Mais en définitive, vous avez tout simplement retourné le bouquin pour vous imprégner de l'histoire et mettre un contexte sur cet étrange mot qu'est « Incorporel ». Sans plus attendre, vous plongiez. « Si nous vous donnions la chance de vivre éternellement dans un corps jeune, beau et sain, vous penseriez qu'il ne s'agit là que d'une œuvre relevant de la fiction n'est-ce pas ? Détrompez-vous. Les scientifiques chevronnés du Centre de Recherche sont parvenus à détourner les lois de ce monde en mettant au point un procédé capable de séparer l'essence humaine de sa chair ; autrement dit, il est désormais possible de détacher son âme de son corps sans perte aucune et de placer l'esprit dans un nouveau corps. Il devait s'agir d'une technologique formidable ayant pour visée de soulager la souffrance et la détresse humaine. Elle devait permettre aux grands brûlés, aux personnes handicapées et autres malades de ne plus avoir à souffrir dans leurs enveloppes charnelles et d'abandonner leurs maux au profit de corps sains. Mais l'utopie ne dura qu'un temps et bien vite, cette technologie fut exploitée à des fins plus malsaines et vénales.
Hermès, un garçon bien loin des tribulations de la société, vivant depuis toujours au côté de son grand-père, un génie scientifique employé au Centre de Recherche rongé par de terribles secrets, voit sa vie prendre un tournant inattendu et dramatique lorsqu'il croise au détour d'une rue une personne dans le corps de sa mère. À son retour, il retrouve le corps inanimé de son grand-père s'étant lui-même ôté la vie, laissant ainsi beaucoup de ses questions sans réponses. Révolté par ce procédé morbide, Hermès décide du haut de ses quinze ans de rechercher la vérité et de se venger de cette société pernicieuse qui lui a tout pris. »
Définitivement intrigué, c’est de cette manière que vous avez sauté dans le monde « d’Incorporel ». Le premier tome en main, vous ne vous étiez peut-être pas douté du voyage incroyable que vous alliez faire aux côtés d’Hermès.▬▬▬▬▬▬▬▬Incorporel, tome 1 – Prologue Depuis toujours, l'Homme à soif de connaissance. Il s'enivre de savoir et se complait à asseoir son autorité sur tout ce qu'il juge lui être inférieur. Déguisant ses actes méprisables tandis qu'il clame haut et fort le faire pour la science, pour le bien de l'humanité, il se dédouane et allège son esprit du poids de la culpabilité.
La société a désormais évolué à un tel point qu'une machine capable de scinder le corps et l'âme a été mise au point il y a de cela des décennies : Le «
Souffleur ». Il s'agit d'un instrument qui, comme son nom le suggère, aspire l'âme d'un être humain. On le place contre le nombril et l'extraction débute dans un léger tumulte une fois le mécanisme actionné. L'âme ainsi récoltée est stockée à l'intérieur d'une puce pour une période déterminée par la capacité de cette dernière et il ne reste plus qu'à injecter, toujours à partir du nombril, l'âme au sein de son nouveau corps. Il n'est toutefois extrait du corps que l'âme ; c'est ainsi qu'à l'instar d'une maladie, l'essence magique ou autrement dit les pouvoirs et les dons restent attaché au corps initial. Il n'existe que de très rares cas de personnes à l'âme dite «
renforcée ». Une âme aux caractéristiques si exceptionnelles que le don y reste attaché à jamais.
A l'origine, cette technologie avait néanmoins pour simple finalité de donner une seconde chance à de grands souffrants. Son utilisation devant se faire naturellement avec beaucoup de parcimonie et n'avait pour intention que celle de soulager la détresse physique humaine. Mais bientôt, la technologie du «
Souffleur » se vit détournée de son usage initial et devint un procédé vicié que s'approprièrent à coup de billets verts des êtres égoïstes et malveillants. Désormais, un véritable trafic s'est mis en place au cœur même de la société et le corps est devenu au sens littéral du terme une nouvelle monnaie d'échange. Il est possible à tout un chacun, pourvu d'être doté de caractéristiques intéressantes comme la beauté, l'excellence athlétique ou encore un don magique particulier de mettre son corps en vente. C'est de cette façon que certains fortunés parviennent à stopper leur processus de vieillissement en passant de corps en corps, allant même jusqu'à abandonner temporairement l'un d'eux pour laisser à un coach personnel le soin d'entrainer ce corps à leur place. Après tout, pourquoi souffrir de faire de l'exercice quand quelqu'un d'autre peut vous remettre en forme à votre place ?
Dans le même temps un important marché illégal de corps a vu le jour dans l'ombre. Pour mettre un frein au kidnapping incessants et endiguer les trafics illégaux de corps onéreux et prisés, car abritant un pouvoir puissant ou étant simplement d'une beauté sans pareil, toutes les âmes se voient désormais attribuer un très long numéro d'identification à la naissance. De la même façon, les corps sont marqués à l'achat, afin de lutter contre le vol et de permettre des contrôles rapides d'identité via un scan.
C'est dans cette conjoncture sombre et corrompue que débute notre histoire.
▬▬▬▬▬▬▬▬Incorporel, tome 1 – Chapitre 1 L'appartement ressemblait davantage à un laboratoire de recherche qu'à un domicile, vraiment. On trouvait sur toutes les surfaces plates, en hauteur ou non, un amoncellement ridicule de brochures, de livres anciens presque éventrés et d'autres ouvrages flambants neufs qui tenaient en équilibre par la volonté divine. Les fenêtres étaient pour la plupart du temps closes et les opaques rideaux tirés, car pour le capricieux scientifique résidant entre ses murs, un excédent de lumière perturbait son génie et l'accablait de terribles céphalées. Bien que l'air et l'atmosphère générale résultant d'un manque cruel d'aération étaient lourds et saturés, il n'y avait in fine que l'odeur froide du tabac qui empreignait les lieux. On aurait aisément pu penser que dans un tableau pareil, on trouverait bien là une culture de champignons imprévue dans un bol de lait caillé sciemment oublié, ou encore une armée de mouche et autres insectes venant grignoter la dernière part d'une pizza commandée il y avait de cela une semaine et sommairement délaissée dans son carton d'origine sur une table basse bancale. Mais non. Rien d'autre que les entêtants et nauséabonds relents du tabac. Il était véritablement difficile, quelque part, d'imaginer que dans cette mer de papiers et de détritus à l'odeur entêtante de tabac et de bouquins, après les microscopes, les bouteilles de verre sombres vidées de leur liquide couleur d'or et des cendriers pleins à dégueuler, se trouvait un enfant qui jouait paisiblement avec une réplique d'un train à vapeur datant d'une époque oubliée dans l'unique rayon de lumière qui pénétrait dans le salon.
C'est pourtant là qu'Hermès avait toujours vécu, auprès d'un grand-père que tous s'accordaient à qualifier de génie au psyché incompréhensible. Un vieillard du nom de Gideon qui avait ses travers, ses excès de colère et son irritabilité que l'on associait bien souvent à sa trop grande intelligence, à sa perception bien trop exacte de la réalité, mais qui toutefois avait pris grand soin de son petit-fils après la soudaine disparition de sa fille. Une fille à qui il en avait, d'ailleurs, mortellement voulu à l'annonce de sa grossesse.
Nemea, de son vivant, avait un quelque chose de provocateur dans l'allure. Elle marchait comme un chat qui méprisait sa proie d'après son père qui jugeait bon de le faire remarquer à tout va. Ça comme autre chose. Une sale manie que la jeune femme méprisait au plus haut point, tant et si bien qu'elle lui donnait des envies de défi. Chose qu'elle faisait d'un simple coup d'œil à tous ceux qui osaient croiser son regard couleur d'ondée ou qui avaient l'audace de lui tenir tête, mais tout particulièrement avec son père avec qui les conflits étaient monnaie courante.
C'était pourtant une belle gamine. Une bouille d'ange bien que dédaigneuse. Sa longue crinière lisse flottait dans son dos et suivait dans un balai hypnotisant le rythme de ses hanches qui se balançaient à mesure qu'elle parcourait la distance. Bien plus de fois qu'il ne s'en souvenait, Gideon avait bougonné qu'elle aurait été parfaite si elle n'avait pas possédé un si vilain caractère ; ce à quoi Nemea répondait avec autant de condescendance que possible que les chiens ne faisaient pas des chats. Car si elle l'avait voulu, elle aurait pu à l'instar de son père emprunter le chemin du prestige scientifique. Son esprit, bien plus clair et moins sujet à souffrir de la dépression ou d'une quelconque dépendance, se trouvait être en réalité plus affuté, bien qu'également plus acerbe, que celui de son père. Ce n'était aucunement l'intelligence qui lui manquait, mais bien l'ambition d'embrasser sa destinée d'exception. Nemea ne voulait rien entendre des études qu'elle jugeait barbantes à souhait car ce qu'elle demandait n'était rien de plus que de vivre sa vie comme elle l'entendait et le tout dans la simplicité, sans fioritures.
C'est en vivant cette vie de Bohème qu'elle s'abandonna un soir dans les bras d'un garçon qu'elle ne revit jamais, mais qui laissa en elle la trace de son passage. Sans surprise, Gideon fut furieux d'apprendre que sa fille s'était donnée à un inconnu pour revenir, elle qui était encore bien jeune du haut de ses vingt-ans, mais surtout sans situation, avec un enfant dans le ventre. C'est ainsi que les disputes s'intensifièrent à mesure que son ventre s'arrondissait. Dans un premier temps, le grand-père en devenir avait cru bon de vouloir pousser sa fille à se débarrasser de l'enfant à venir, ce qui revenait à souffler à plein poumons sur les braises incandescentes de la colère intérieure de Nemea. Résolue à amener cet enfant à terme, la future mère tint bon et jamais ne céda du terrain ou ne laissa le doute se glisser insidieusement dans son cœur pour que finalement et dans un second temps, Gideon s'emploie à vouloir cacher au monde la grossesse et l'enfant. Voir l'abandonner, pourquoi pas, une fois celui-ci de ce monde. Une solution qui, cela va sans dire, n'eut pas pour finalité d'apaiser sa fille, mais bien d'au contraire aggraver une situation déjà bien tendue.
Étonnement, les neuf mois de grossesse passèrent bien plus vite que Gideon ne l'aurait cru. Si vite. Trop vite. Tellement vite que Gideon, qui n'avait jamais eu la clarté d'esprit de sa fille, qui se laissait bien facilement impressionner et influencé, fut poussé à commettre un acte abject une fois l'enfant né. Afin de se couvrir, Gideon déclara peu de temps après qu'elle ne soit rentrée au domicile familial avec son enfant qu'elle avait subitement disparu. La garde du petit, qu'elle avait d'elle-même nommé Hermès avant même qu'il ne naisse fut donc confié à son grand-père qui, s'il ne l'avait jamais aimé dans le ventre de sa fille, s'était surpris à s'en éprendre à la seconde où on l'avait déposé au creux de ses bras.
Si petit qu'il était. L'enfant chrysalide habilement enveloppé dans du tissu.
▬▬▬▬▬▬▬▬Incorporel, tome 1 – Chapitre 2, extraitJamais Gideon n'aurait cru se prendre d'affection pour son petit-fils. Il fit de son mieux, bien que très maladroitement, pour prendre en main l'éducation d'Hermès dans un environnement somme toute spécial, mais qui reflétait tel un miroir ce qui l'agitait intérieurement. Lorsque l'enfant fut en âge de poser des questions concernant sa mère, Gideon s'efforça de rester évasif, puis s'en allait se noyer un peu plus dans son travail de recherche. Mais, c'était sans compter l'entêtement d'Hermès, hérité de sa mère songeait souvent le vieillard, qui n'en démordit pas jusqu'à ce qu'il ne soit un peu plus loquace à ce sujet. Il évoqua les disputes répétitives, le caractère explosif de la jeune fille, tout comme de sa soif de liberté qui, quelque part, lui donna la vie, sans jamais que cela ne suffise. Alors, pour le faire taire une bonne fois pour toute, Gideon lui confia un l'album de famille dans lequel y étaient soigneusement rangés de nombreux clichés de Nemea. Elle qui adorait prendre sa propre photo s'était fait une joie de le remplir de ses clichés même si l'on trouvait sur quelques pages de jolis clichés de Gideon concentré sur son travail. Les autres photos, celles où il était conscient d'être photographié donnaient l'impression d'être gâchées. Alors ce précieux album, Hermès le feuilleta plus que de raison. C'est à lui qu'il allait lorsque son cœur était lourd ou lorsque sans crier gare, une tristesse passagère venait l'étreindre. C'est grâce à lui que le garçon eut l'impression de connaître enfin sa mère. […]
▬▬▬▬▬▬▬▬Incorporel, tome 1 – Chapitre 5Hermès agitait le bras en direction de la silhouette d'Elio qui rapetissait au loin. Son ami lui le lui rendait, un sourire rayonnant étirant ses lippes, tandis qu'il marchait à reculons et hurlait à gorge déployée qu'il le retrouverait le lendemain à la même heure, au même endroit. Un éclat de rire mutin secoua brièvement Hermès qui ne pouvait s'empêcher de trouver un quelque chose d'amusant à la tête de hérisson de son ami qui disparaissait à l'horizon. Le cœur gonflé de joie d'avoir passé une excellente après-midi au square en compagnie de son meilleur ami, Hermès pris alors insouciamment le chemin du retour. Il laissa ses doigts caresser les barreaux de sécurité du pont qu'il empruntait tous les jours pour se rendre au lycée. Le vent lui froissait les cheveux et bruissait dans ses oreilles, ramenant dans son sillage l'air frais de la rivière qui s'écoulait en dessous et colorant ses joues d'une jolie teinte rosée.
Sur le chemin, il salua comme à son habitude quelques commerçants chez qui il avait l'habitude de souvent s'arrêter, parfois même accompagné d'Elio qu'il devait à tout prix empêcher de céder à ses pulsions d'acheteur compulsif. Il conversa quelques instants pour échanger quelques banalités avec la grand-mère du maraîcher, une vieille dame au visage plissé de nombreuses rides mais à l'air toujours souriant qui avait pour passe-temps de s'asseoir sur son tabouret sous la devanture du magasin pour équeuter des haricots et regarder les gens aller et venir. Elle lui raconta que le temps changeant réveillait son arthrose et qu'il y avait une rumeur qui courait dans le voisinage sur la disparition d'une jeune fille belle comme un cœur. Hermès haussa tristement les épaules et balbutia qu'il souhaitait de tout cœur que le temps s'arrange et que la fille soit retrouvée. La grand-mère opina simplement, puis retourna à sa besogne qu'équeutage de haricots.
Comme pour prolonger son trajet de retour ou comme s'il craignait de rentrer dans le sombre appartement de son grand-père, non pas parce qu'il souhaitait l'éviter même s'il agissait étrangement ces derniers temps, mais parce que cela signifiait que la journée allait prendre fin, Hermès pris une route tout à fait différente de celle qu'il arpentait d'habitude sans se douter de la tournure que prendrait sa vie.
S'il avait dit quelque chose à son grand-père ce matin-là, les choses auraient-elles été différentes ? S'il lui avait confié qu'il était inquiet de ses traits tirés et de le voir s'enfermer chaque jour un peu plus dans son mutisme, au fond de son laboratoire ? Et s'il avait insisté auprès d'Elio pour faire une dernière partie de ballon, aurait-il pu être pressé de rentrer immédiatement chez lui sans rallonger son trajet ? Ou bien encore, s'il avait pris le temps pour une fois de s'asseoir près de la grand-mère pour l'aider à s'occuper plus vite de ses haricots, elle qui avait des mains rigides et déformées par la vieillesse, serait-il passé par cette ruelle-là, précisément à ce moment-là ? Ces questions, Hermès se les était posé un nombre incalculable de fois, mais l'issue restait toujours la même. Il n'avait rien dit à son grand-père le jour où celui-ci a décidé de s'ôter la vie car il ne supportait plus le poids de la culpabilité. Il n'avait pas retenu Elio, conforté par l'idée qu'il le retrouverait comme à son habitude le lendemain. Il n'avait pas non plus aidé la grand-mère, un peu triste sur son tabouret car jamais personne ne prend finalement le temps de s'occuper d'elle comme elle s'occupe de ses haricots. Il a simplement filé, sans réfléchir, à l'angle d'une rue très fréquentée. Et il ne lui fallut qu'un regard pour la trouver.
Elle était là, vivante, souriante, sa mère. Il l'aurait reconnue entre mille et comment pouvait-il en être autrement ? L'album que lui avait confié Gideon, il l'avait regardé tous les soirs depuis qu'il lui était tombé entre les mains. Petit, il allait même jusqu'à s'endormir le visage niché au milieu d'une double page, jusqu'à côté du visage malicieux de sa mère, mais cessa cette activité lorsqu'il se réveilla un jour devant un cliché qu'il chérissait pieusement s'étant plissé durant la nuit à cause de la pression de sa joue. Ni une ni deux et dans une impulsion incroyable, Hermès se projeta dans la foule, à tel point qu'il s'écroula à la seconde où il lui attrapa la main. Gagné par la panique et affolé par l'effort dingue qu'il venait de produire, c'est avec difficulté que le garçon balbutia dans un halètement :
- M-maman ?La dame, si hautement perchée sur ses talons, papillonna des yeux l'air hagard et jeta un regard interrogateur à son compagnon qui le lui rendit avec un haussement d'épaules dubitatif, laissant tout le temps du monde à Hermès pour que l'angoisse le gagne. Elle s'accroupit ensuite à hauteur des yeux gondolés de larmes d'Hermès qui se refusait à éclater en sanglots car tout ceci était absurde. Plus rien n'avait de sens. Son grand-père ne lui avait-il pas dit qu'il n'y avait pas eu de veillée pour son âme puisqu'elle s'était éteinte dans son corps et qu'après sa mort, il avait insisté pour qu'on lui rendre un hommage funéraire des temps anciens en enfouissant son corps dans la terre ? Alors comment pouvait-elle être là, sous ses yeux, vivante ? Avait-elle survécu ? Avait-elle finalement regretté et l'avait-elle abandonné ? Était-elle partie refaire sa vie loin de lui ? Quelle était la part de vérité dans le récit de son grand-père ? Tant de questions qui allaient être balayée d'une simple réponse et d'une brève caresse dans le dos.
- Désolée mon garçon, mais je ne suis pas ta mère. J'ai acheté ce corps il y a de cela 15 ans maintenant.
-16 ans, le mois dernier. Son conjoint cru bon de corriger, ce qui lui valu de recevoir une œillade emplie d'animosité. Une précision qui eut l'effet d'un poignard dans le cœur du garçon ; le mois précédent, il venait de fêter ses 16 ans.
L'inconnue balayait ses lisses cheveux couleur de blé sur le côté et dévoila une fine nuque sur laquelle était tatoué un numéro d'identification, celui des corps achetés légalement sur le marché ; Hermès le savait, il avait vu son grand-père en tatouer lui-même.
- Regarde, en bon et due forme. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé pour que tu ne sois pas au courant, mais je ne compte pas le rendre. J'y ai mis le prix et j'en suis encore pleinement satisfaite.La dame continua à défendre sa possession, mais Hermès n'entendait plus rien. Plus rien si ce n'était le bruit fracassant d'acouphènes pulsatifs qui lui donnait une impression de malaise difficilement supportable.
-Bon… Je n'ai rien à me reprocher, alors je te laisse. Je suis navrée de ce qu'il a pu t'arriver. Mais la vie est ainsi. Au revoir, jeune homme. Accroupis au milieu de la foule, le garçon cueillit son visage dans la paume de ses mains et laissa éclater un sanglot mêlant désespoir et colère comme jamais auparavant.
▬▬▬▬▬▬▬▬Incorporel, tome 1 – Chapitre 6, extrait[...] La police ne tarda pas à envahir l'appartement. S'agissant du décès de l'éminent scientifique Gideon, seconde personnalité la plus influente du Centre de Recherche et chercheur de génie en matière de conservation des âmes passées au Souffleur, il fallait mettre la main au plus tôt sur les documents et projets sur lesquels il travaillait de façon à les rapatrier au Centre. Hermès était prostré dans son salon. Les bras croisés sur la poitrine, il fixait avec une noirceur qui assombrissait son regard le canapé qui lui faisait face. Le canapé où il avait découvert la dépouille de son grand-père. Cadavre qui s'y trouvait encore d'ailleurs et qu'on noyait sous les flashs répétitifs d'appareils photo des médecins légistes. De concert avec la police, ils s'activaient chacun à leur manière pour mettre de l'ordre et appréhender la situation le plus rapidement possible. La police scientifique ne tarda pas, d'ailleurs, à émettre une unique hypothèse quant à la mort du scientifique qui se révèlerait correcte lors de l'autopsie : une overdose médicamenteuse arrosée d'alcool.
-Classique. Pouffa un policier bedonnant qui ne faisait rien si ce n'était toiser la scène sans y prendre part. Hermès, les yeux noirs assassins, l'accula d'un regard qui en disait long et destiné à le réduire au silence. Combine tout à fait efficace puisque ce dernier avala péniblement un filet malodorant de salive qu'il s'amusait à faire passer du côté droit ou gauche de sa bouche. Quelque part, Hermès regretta d'avoir fait appel à la police, sous les conseils d'Elio visiblement retourné par la situation lorsque son ami lui annonça la nouvelle, en les voyant à l'ouvrage. Ils avaient d'abord essayé de le déloger de l'appartement, chose qu'Hermès refusa d'entendre avec fermeté.
-Ici, c’est chez moi. Je resterais chez moi, quoique vous en disiez. Jamais aux yeux de beaucoup au sein de l’équipe judiciaire un adolescent de 16 ans n’avait paru aussi vieux, aussi froid et résolu. Alors ils avaient pénétré dans l’appartement et s'étaient mis au travail sans chercher leur reste. […]
Hermès resta sur son fauteuil jusqu'à ce que le dernier policier se soit excusé, un carton plein à dégueuler de documents sous le bras et un air désolé peint sur le visage après que les médecins légistes n'aient emporté Gideon à la morgue. Une fois la porte claquée, le garçon se leva dans un élan dénué d'énergie. Il alla enfourner dans son sac à dos quelques affaires puis quitta le lugubre appartement pour rejoindre celui d'Elio et sa famille, qui l'attendaient tristement pour lui présenter leurs condoléances.
▬▬▬▬▬▬▬▬Incorporel, tome 1 – Chapitre 7Dans la pénombre de la chambre d'où on entendait simplement le sifflement doux de la respiration d'Elio, une légère lumière diffuse se profilait sous les draps au pied de son lit. Installé sur un matelas gonflable relativement confortable, c'est armé d'une lampe torche qu'Hermès lisait le journal de son grand-père, qu'il avait pris soin de dissimuler avant l'arrivée de la police. Même si ça lui avait coûté et qu'il mourait d'envie de savoir quelles avaient pu être les raisons qui avaient poussé son grand-père à s'ôter la vie ou encore qu'elles avaient été les dernières pensées qu'il avait couché sur le papier et qu'il aurait voulu sauter jusqu'à la fin du carnet, il ouvrit donc le journal à sa première page et débuta sa lecture.
« Conseillé par l'un de mes confrères du Centre de Recherche, je veillerais à m'astreindre à un exercice d'écriture d'une durée de trente minutes quotidiennement. Je suis convaincu qu'il s'agit là d'une perte de temps considérable, mais faute d'avoir su trouver le réceptacle attentif de mes tergiversations, je me tourne vers ce journal. Je doute de la consistance avec laquelle je le remplirais, si toutefois je le remplis, mais tâcherais d'au moins donner le meilleur de moi. Qui sait, peut-être que l'exorcisme par l'écriture n'est pas une fable, finalement ? »Hermès s'interrompit à la fin de la première page et se surpris à sourire ; cela ressemblait bien à ce que son grand-père pouvait dire. Instinctivement, il réprima son sourire alors qu'il se souvenait s'être juré d'être intransigeant et de ne plus se laisser attendrir par quoique ce soit. Il feuilleta ainsi quelques pages sans importance avant de tomber sur une révélation inquiétante.
« Ça recommence. Je rêve à nouveau d'elle. Cela fait un an qu'Hermès est né et je fais toujours ce même rêve qui m'accable de culpabilité. Mais qu'y puis-je ? Il me tenait. Il lui aurait suffit de divulguer les preuves qu'il détenait sur moi pour m'envoyer au trou et nullifier toutes mes recherches. Je n'avais pas le choix. Je devais lui obéir. Je ne pouvais pas perdre ma place au Centre. Et ça n'allait pas. C'était pour le mieux. Je l'aimais, mais c'était pour le mieux. Elle n'a pas souffert. C'est mieux comme ça. Tout va bien. J'ai pris les précautions nécessaires pour que son corps ne réapparaisse pas et j'ai stocké son âme à l'intérieur d'une puce des plus puissantes. Je pourrais la réveiller n'importe quand en l'insérant dans un nouveau corps. Tout va bien. C'est pour le mieux. »Le cœur d'Hermès battait la chamade et il lui fallut un instant pour se remettre de ses émotions avant de se replonger dans le journal. Comme l'avait souligné Gideon sur la première page, les autres entrées furent bien sporadiques ; parfois même espacées de longues années.
« Les puces, ce ne sont que des conneries. Il m'a menti sur leur capacité. On ne peut, finalement conserver l'âme d'une personne que pour une durée de trois mois maximum, mais en général ce sont des puces permettant de conserver les âmes pour trois jours qui sont distribuées et ça n'a pas bien d'importance. Les pauvres vendent leur corps, les parents troquent ceux de leurs chérubins pour une vie meilleure et à l'abri du besoin, ils ne comptent jamais leur rendre leurs corps. Ils conservent les puces en se convainquant qu'ils peuvent à tout moment les ramener pour alléger leur conscience. Mais ils sont partis depuis si longtemps. Ils trahissent ou ont été trahis. Tout comme je l'ai fait. Je l'ai trahie. Je l'ai perdue. Je pensais pouvoir lui rendre son humanité. Mais j'avais peur de la lui rendre et repoussais toujours le moment. Je savais qu'elle me maudirait d'avoir donné son corps à Schneider pour acheter son silence. J'ai eu peur. Ma lâcheté m'a fait la perdre. Comment pourrais-je seulement veiller sur Hermès ? Comment pourrais-je lui dire que jamais il connaitra sa mère ? Lui qui ne cesse maintenant de me questionner sur elle. Comment le lui cacher ? »Le garçon soupira en lisant l'entrée. Ses yeux, fatigués d'une journée éprouvante bien trop longue et rougis à cause du manque de repos, commencèrent à le brûler. Pourtant il poursuivait la lecture.
« Je n'en peux plus. Je ne tiens que pour Hermès. Parce qu'il a encore besoin de quelqu'un pour veiller sur lui. Il n'a pas besoin de moi pour ses besoins primaires, mais il a besoin d'un toit et d'argent. D'un endroit où rentrer et d'une présence. Mais je ne suis qu'un déchet. Une blague humaine. Chaque jour, je me noie dans l'alcool et me renferme. Je suis rongé par la culpabilité et n'ose à peine soutenir son regard. Je lui ai tout pris. Il ne pourra jamais me pardonner pour ce que j'ai fait. Alors je travaille sur un nouveau modèle de puce permettant une conservation bien plus longue des âmes. Pour que des incidents tels que la disparition de Nemea ne se reproduisent plus. Il faut que je me rachète pour tout le mal que j'ai fait. Et puis je partirais. Une vie pour une vie. »Un triste soupir s'échoua sur ses lèvres et sa poigne se resserra avec force sur la poignée de la lampe. C'était sa façon de retenir ses larmes.
« Ça ne sert à rien. Quel génie je fais, vraiment. Incapable de créer une nouvelle puce. Cela fait des années que le Centre m'alloue un budget conséquent pour financer mes recherches et rien ne vient. La pression est insoutenable. Je suis terriblement anxieux quant à mes capacités à mener à bien mon projet. Je suis fatigué. Si fatigué de vivre. Je pense avoir fait de mon mieux et atteint mes limites. Je me suis bien battu non ? J'ai essayé de rattraper ma faute, d'expier mes crimes. Mais je n'y parviens pas. Alors, si je n'arrive à aucune conclusion probante à la fin de l'année, je partirais. Hermès est grand maintenant, je ne m'inquiète plus pour lui. Si je venais à disparaître, je n'ai pas à m'en faire. Il ne le sait pas, mais ce sera mieux pour lui. »Alors que des perles salines roulaient grossièrement sur ses joues, Hermès ne retint plus sa tête et la laissa s'écraser autant sur le journal que sur l'oreiller et s'endormit, noyé dans le chagrin.
▬▬▬▬▬▬▬▬Incorporel, tome 1 – Chapitre 15, extrait[…] La panique semblait gagner peu à peu la ville alors que différents mouvements et manifestations éclataient devant les administrations gouvernementales et le Centre de Recherche. Le combat qu'Hermès avait entamé insuffla l'énergie nécessaire aux laissés pour compte de la société pour lutter avec autant d'acharnement que lui. Il fallait rendre au monde son humanité et le purger des porcs qui se goinfraient, s'enrichissaient et s'octroyaient une vie éternelle d'opulence alors que le peuple lui, crevait la bouche ouverte dans le cœur sombre des bas quartiers. On pouvait l'affubler des sobriquets de terroriste, renégat, traitre, cela lui importait bien peu : Hermès libérerait le monde de l'emprise malsaine de la société. C'était son combat et il était résigné à le mener d'une volonté de fer, quand bien même il devait y laisser la vie.
▬▬▬▬▬▬▬▬Incorporel, tome 2 – Chapitre 27, extrait[…] Il était pris au piège. Fait comme un rat. Intérieurement, il fulminait de s'être fait mener par le bout du nez par ces abrutis de ripoux incapables de penser par eux-mêmes et qui associaient la qualité de leur salut aux chiffres qui allaient grimper sur leurs comptes en banque à la capture du fugitif numéro 1.
Furieux de donner dans le stupide autant qu'eux, Hermès pris le temps malgré le tumulte ambiant de s'interrompre dans sa course effrénée pour poser ses pensées. Il lui était arrivé d'arpenter les couloirs du Centre de Recherche lorsque son grand-père y restait le temps d'une expérimentation pouvant aller jusqu'à une bonne semaine. C'est donc là-bas qu'il retournait une fois l'école finie, faute de pouvoir se garder lui-même et d'avoir un parent suffisamment prévoyant pour le faire garder par une nourrice. Seul enfant accepté dans tout le centre, Hermès put ainsi l'explorer de tout son soûl, animé par une curiosité mutine et infinie. Le soir venu, le vieux scientifique dépliait maladroitement le canapé-lit de son bureau sur lequel ils s'installaient tous les deux et où Hermès, encore tout petit, lui contait joyeusement tous les détails de ses journées d'écolier et d'explorateur insouciant avant de s'endormir au beau milieu d'une phrase.
C'est en se remémorant ces souvenirs qu'Hermès se souvint qu'il se trouvait toujours un Souffleur dans le bureau d'un homologue de son grand-père chez qui il allait toujours chiper des bonbons à la sève de pin. Il était justement adjacent à celui dans lequel il s'était réfugié depuis qu'il avait été pris en chasse par les Unités Spéciales de la police qui s'occupaient de minutieusement passer la zone au peigne fin.
Avec une délicatesse incroyable, Hermès poussa alors la porte du bureau, sa respiration instinctivement retenue, pour jeter un œil dans le couloir. Pas un bruit. Rien, ni personne. La voie était libre. À pas de loup, le fugitif s'extrait alors de la pièce où il se trouvait pour gagner le bureau d'en face. Sans aucune peine, il mit la main sur le Souffleur qui jonchait négligemment sur le bureau et se familiarisa un instant avec l'appareil. Enfin, plus qu'un objet de malheur, il s'agissait tristement de son ticket pour la liberté.
▬▬▬▬▬▬▬▬Incorporel, tome 2 – Chapitre 28, extrait[…] Hermès n'arrivait pas à s'y faire. Cela faisait maintenant quelques semaines qu'il avait dérobé des dossiers médicaux sensibles ainsi qu'un Souffleur au Centre de Recherche. Il avait dû, dans l'urgence, demander l'aide de son ami Elio qui n'avait eu pour seul et unique choix afin de le sauver que celui de coopérer et d'extraire son âme. Il conserva durant une journée l'essence d'Hermès dans une puce, se débarrassa non sans désabusement du corps originel inanimé de son meilleur ami et dans le même temps, parvint à dérober la première enveloppe charnelle qui lui était passée sous la main : celui d'une petite fille d'à peine huit ans, vraisemblablement enlevée à ses parents et prête à être vendue au marché noir.
Autant dire que l'acclimatation dans un corps aussi fragile et faible était difficile à appréhender pour le garçon. Lui qui se trouvait être assez grand pour son âge et en bonne forme physique se retrouvait coincé dans le corps d'une enfant qu'il avait l'impression de profaner en l'occupant. C'est tout juste s'il osait croiser son propre regard dans le miroir, se nettoyer ou s'occuper de ses besoins naturels. Elle ne méritait pas ça, cette gamine. Elle ne méritait pas qu'on lui vole sa vie et qu'un rebelle occupe son corps pour se cacher des autorités. Même s'il faisait cela pour le salut de la population, rien n'excusait le comportement abject qui l'avait conduit à posséder le corps de l'enfant comme bon lui semblait.
Jamais il ne s'était autant dégoûté. […]
▬▬▬▬▬▬▬▬Incorporel - Résumé du dernier tome réalisé par un jeune garçon en classe de cinquième pour un exposé oral noté sur un sujet de son choix-[…] C'est ainsi qu'Hermès, grièvement blessé au cours de la dernière bataille, est sauvé par son meilleur ami Elio, qui se sacrifie et lui lègue son corps sans lui laisser le choix et en sachant bien qu'ils ne pourront pas le mettre dans un autre corps. Pour ne pas qu'il replonge dans la tristesse et le malheur, il prend le temps de le remercier de toujours avoir été là pour lui et où il le pousse à aller jusqu'au bout de son combat alors qu'il le tient dans ses bras. Il lui promet de toujours veiller sur lui, où qu'il soit et lui fait jurer de faire du monde un monde meilleur. Le combat se termine finalement avec beaucoup de pertes dans les deux camps. Hermès qui occupe le corps de son meilleur ami disparu prend sur lui et essaye de vivre et d'avancer avec les mots d'Elio en tête. Il ne veut plus facilement céder aux mauvaises émotions et décide de lui rendre hommage et justice en menant son combat jusqu'au bout, le sourire aux lèvres. Euh voilà, merci à tous et pardon pour les spoilers !
Le collégien se détend après son exposé en soupirant de soulagement. La classe et le professeur l'applaudissent à l'unisson avant qu'il ne regagne sa place, fier d'avoir pu faire partager un peu de son livre préféré à ses camarades de classe.